Montaigne

 

« Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition »

 

Influences :

 Influencé par : 

les lettres de l’Antiquité gréco-romaine (Plutarque, Cicéron, Sénèque, Lucain), les chroniqueurs médiévaux, les compilateurs humanistes de la Renaissance, la tradition littéraire espagnole (par son père), La Boétie, Sextus Empiricus, Guy de Bruès, Sanchez, les écrits de voyages (Jean de Léry), Zénon de Kition.

A influencé : 

l’érudition humaniste (Marie de Gournay, John Florio), le courant libertin (La Mothe Le Vayer) et celui de la science (Descartes, Pascal, Voltaire), la philosophie allemande (Schopenhauer, Nietzsche) et Merleau-Ponty, Cioran, Lévi-Strauss, Conche

 

La Boétie

 

« Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer. »

Dans son château, Montaigne s’est aménagé un refuge consacré à sa liberté, à sa tranquillité et à ses loisirs, sa bibliothèque :

« Je passe dans ma bibliothèque et la plupart des jours de ma vie et la plupart des heures du jour […] Je suis au-dessus de l’entrée et je vois sous moi mon jardin, ma basse-cour48, ma cour et dans la plupart des parties de la maison. Là je feuillette tantôt un livre, tantôt un autre, sans ordre et sans dessein ; tantôt je rêve, tantôt je note et je dicte, en me promenant, mes rêveries que je vous livre. »

Il entame la rédaction des Essais au début de 1572 à 39 ans et la poursuivra jusqu’à sa mort en 1592 à 59 ans,

La philosophie de Montaigne :

« La philosophie est la science qui nous apprend à vivre », dit Montaigne. Il entend par philosophie le mouvement de la pensée vivante quand elle se confronte à l’essentiel (la mort, l’amour, l’amitié, l’éducation des enfants, la solitude, l’expérience…) et à soi. C’est pour lui l’apprentissage de la sagesse : philosopher c’est vivre heureusement, ou le plus heureusement possible.

 

Citations :

La vraie liberté est de pouvoir toute chose sur soi.

Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition

La politesse coûte peu et achète tout.

Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, et non pas ce que je cherche.

Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs

Le beaucoup savoir apporte l’occasion de plus douter.

Il n’y a pas une idée qui vaille qu’on tue un homme.

Dire de soi plus de mal qu’il n’y en ait, c’est sottise, non modestie.

Notre vie n’est que mouvement.

Il n’est réplique si piquante que le mépris silencieux.

Rien ne vient à nous que falsifié et altéré par nos sens.

Mon métier et mon art, c’est vivre.

J’aime mieux forger mon âme que la meubler.

Le monde n’est que variété et dissemblance.

La sagesse a ses excès et n’a pas moins besoin de modération que la folie.

L’une des plus grandes sagesses de l’art militaire, c’est de ne pas pousser son ennemi au désespoir.

Il faut se prêter à autrui et ne se donner qu’à soi-même.

Tu ne meurs pas de ce que tu es malade ; tu meurs de ce que tu es vivant.

Ne cherchons pas hors de nous notre mal, il est chez nous, il est planté en nos entrailles.

Il est toujours plus plaisant de suivre que de guider.

La plus grande chose du monde, c’est de savoir être à soi

L’homme est malmené non pas tant par les événements que, surtout, par ce qu’il pense des événements.

On ne peut abuser que de choses qui sont bonnes.

C’est une vie exquise, celle qui se maintient en ordre, jusque dans son privé.

Rien n’imprime si vivement quelque chose à notre souvenance que le désir de l’oublier.

Le plus âpre et difficile métier du monde, à mon gré, c’est faire dignement le roi.

Qui craint de souffrir, il souffre déjà ce qu’il craint.

Il y a certaines choses que l’on cache pour les montrer.

La mort ne vous concerne ni mort ni vif : vif parce que vous êtes ; mort parce que vous n’êtes plus.

C’est une belle harmonie quand le dire et le faire vont ensemble.

La pauvreté des biens est facile à guérir, la pauvreté de l’âme, impossible.

Nous ne sommes hommes et nous ne tenons les uns aux autres que par nos paroles.

Nous ne travaillons qu’à remplir la mémoire, et laissons l’entendement et la conscience vides.

J’ai vu en mon temps cent artisans, cent laboureurs, plus sages et plus heureux que des recteurs de l’université.

Ne pouvant régler les événements, je me règle moi-même.

Il est plus insupportable d’être toujours seul que de ne le pouvoir jamais être.

Tous jugements en gros sont lâches et imparfaits.

Se trouve autant de différences de nous à nous-mêmes que de nous à autrui.

Sur le plus beau trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul !

Nous défendre quelque chose, c’est nous en donner envie.

Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui.

Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer qu’en répondant : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. « 

On nous apprend à vivre quand la vie est passée.

Les femmes ont raison de se rebeller contre les lois parce que nous les avons faites sans elles.
C’est le jouir, non le posséder, qui nous rend heureux.
Je me contente de vivre une vie seulement excusable.
Eduquer, ce n’est pas remplir des vases mais allumer des feux.
Pas de vrai plaisir sans totale autonomie.
Heureux qui joint la santé du corps à l’exercice de la pensée.
Ciel, terre, mer et toutes choses : un néant.
Partout où le vent m’emporte , je m’installe un moment.
Que de vide dans le monde.
Si je parle diversement de moi, c’est que je me regarde diversement. Toutes les contrariétés s’y trouvent selon quelque tour, et en quelque façon : honteux, insolent, chaste, luxurieux, bavard, taciturne, laborieux, délicat , ingénieux , hébété , chagrin, débonnaire , menteur , véritable , savant, ignorant et libéral , et avare et prodigue
Ce n’est pas un léger plaisir de se sentir protégé de la contagion d’un siècle si gâté , un siècle corrompu et ignorant comme celui-ci , où la bonne estime du peuple est injurieuse.
J’ai pu me mêler des charges publiques sans me départir de moi de la largeur d’un ongle, et me donner à autrui sans m’ôter à moi.
Notre grand et glorieux chef d’oeuvre , c’est vivre à propos.
C’est une absolue perfection, et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être.

 

« Si haut que l’on soit, on n’est jamais assis que sur son cul. »

« Philosopher, c’est douter. »

Nous animons des Café Philo une fois par mois à Neuilly-Plaisance.

Durée 1h30

Inscription :

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