« “Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.”«
Banalité du mal :
La « banalité du mal » est un concept philosophique développé par Hannah Arendt en 1963, dans son ouvrage Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal.
Martin Heidegger
Sa rencontre avec Martin Heidegger en 1925 est un événement majeur de sa vie, tant sur les plans intellectuel que sentimental.
« Dans les pas de Hannah Arendt ». de Laure Adler
Il faut avoir recours à son œuvre pour comprendre notre monde. Hannah Arendt compte parmi les penseurs les plus importants de l’histoire des idées. Elle a expliqué la nouveauté radicale des totalitarismes nazi et communiste enracinés dans l’antisémitisme et le colonialisme. Elle a dressé un tableau inoubliable de l’homme de masse fragilisé par l’absence de repères.
Elle a puisé sa pensée au cœur de sa vie. Hannah Arendt a traversé des tragédies sanglantes, vécu des amours célèbres, enduré des polémiques violentes. « Dans les pas de Hannah Arendt » retrace sa trajectoire. Laure Adler y fait un portrait distancié et insolent d’une intellectuelle juive tentée par la haine de soi. Elle dépeint ses déchirures, ses duretés, ses dépressions, ,ses dépendances, ses désirs. Elle analyse ses obscurités et ses fulgurances.
Le Nouvel Observateur titre en 1966: « Hannah Arendt est-elle nazie? » Il y a ce passage célèbre datant de 1963 où elle répond aux critiques de son ami Gershom Scholem. Il lui reproche encore et encore son manque d’amour pour le peuple juif. Elle dit alors combien ce reproche est juste car elle se sent incapable d’aimer un peuple ou une classe sociale Le seul amour en lequel elle croit l’amour des personnes.
Hannah Arendt recherche avant tout la vérité. Elle veut penser sans sentiment (et cela choque parfois) et vivre dans la force (et cela parfois bouleverse).
Laure Adler étudie sa relation avec Martin Heidegger demeuré silencieux sur son passé nazi, son amitié forte avec Karl Jaspers. Elle nous livre une Hannah Arendt en chair et en os. Complexité et ambiguïté. Hannah Arendt méprise la plainte au point de souvent tomber dans la brutalité. Elle pense « qu’il ne faut surtout pas faire tant de bruit de soi-même ». Elle reconnaît sans peine sa violence. « Je sais, je suis comme une hache ». Mais on la découvre aussi amoureuse passionnée, femme émerveillée par les splendeurs de la nature, amie solide et dévouée. Hannah Arendt nous aura donné une leçon de courage : Il faut choisir la vérité.
Source : JDD du 18/9/05
Elle soulignait que sa vocation n’était pas la philosophie mais la théorie politique
Citations :
Le totalitarisme ne tend pas à soumettre les hommes à des règles despotiques, mais à un système dans lequel les hommes sont superflus. Les Origines du totalitarisme, 1951.
La confiance n’est pas une illusion vide et à long terme c’est la seule chose qui puisse nous assurer que notre monde privé n’est pas aussi un enfer. janvier 1946 à Blumenfield
Je n’appartiens pas au cercle des philosophes. Mon métier, c’est la théorie politique. Il y a déjà longtemps que j’ai définitivement pris congé de la philosophie. Entretien avec Gûnther Gaus, oct. 1964
Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.
La principale caractéristique de l’homme de masse n’est pas la brutalité ou le retard mental, mais l’isolement et le manque de rapports sociaux normaux.
Si tu réussis à paraître devant les autres ce que tu souhaiterais être, c’est tout ce que peuvent exiger de toi les juges de ce monde.
La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs.
Les mots justes trouvés au bon moment sont de l’action.
Sans les masses, le chef n’existe pas.
Nous animons des Café Philo une fois par mois à Neuilly-Plaisance.
Durée 1h30