Camus

« « C’est cela l’amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour. »

Bio :

Naît en 1913 a Mondovi en Algérie ; toute son oeuvre porte la marque d’un attachement profond à ce pays.
Son père tué à la guerre, son enfance est celle d’un enfant pauvre.
Il fait des études de philosophie, mais la tuberculose l’empêche de devenir professeur. Il partage alors son temps entre le journalisme, le théâtre comme metteur en scène et l’écriture.
Pendant la guerre, il milite dans la résistance en dirigeant le journal clandestin « Combat ».
En 1942, la publication de L’Étranger attire l’attention sur un nouveau courant de pensée : la philosophie de l’absurde. Il publie également le mythe de Sisyphe.
1944 : rédacteur en chef du journal Combat, il fait la connaissance de Jean Paul Sartre.
1946 : se lie d’amitié avec René Char.
1952 : rupture avec Sartre dont la revue « les temps modernes » avaient critiqué « l’homme révolté » paru en 1951.
1957 : il reçoit le prix Nobel de littérature.
4 janvier 1960 : se tue en voiture dans l’Yonne.

Camus contre Sartre :

Sartre : Un mélange de suffisance sombre et de vulnérabilité a toujours découragé de vous dire des vérités entières. le résultat est que vous êtes devenu la proie d’une morne démesure qui masque vos difficultés intérieures et que vous nommez, je crois : mesure méditerranéenne.

Embarquer Camus sur la galère existentialiste est un malentendu.
Camus est poète. Sartre est critique.

Si un dialogue imaginaire avait pu s’établir entre Meursault et Mathieu, ils n’auraient pu échanger que des injures. Ce que Camus appelle Absurde, ce divorce entre l’élan de l’homme vers l’éternel et le caractère fini de son existence, et qu’il vit comme une passion, la plus déchirante de toutes, est au fond assez étranger à Sartre, dont la morale est celle du faire, et la logique rigoureusement rationnelle; la « nausée » de Sartre, qui lui a inspiré les seules pages poétiques de son oeuvre, n’a rien à voir avec l’élan originel qui fait communier Camus avec les nourritures terrestres, l’été d’Alger, le vent sur la ville, la mer chaude.

Après la publication de l’homme révolté en 1951, Camus est mis au ban de la gauche intellectuelle pour « déviationnisme de droite ».
Si il veut sauver l’idée de l’homme, c’est qu’il a déjà désespéré de son histoire.
Si il s’accroche encore à l’union des hommes devant la mort, c’est qu’il n’a rien compris à la lutte des classes.
S’il ne sait voir « dans les luttes actuelles que le duel imbécile de deux monstres également abjects, c’est qu’il nous a déjà quittés » écrit la rédaction des « temps modernes ». et Jeanson de conclure « Je ne vois qu’une solution pour vous : les ïles Galapagos »

Camus répond : (ses arguments ne reposent que sur le bon sens qui est aujourd’hui une forme de courage)
« On ne décide pas de la vérité d’une pensée selon qu’elle est à droite ou à gauche et moins encore selon ce que la droite et la gauche décident d’en faire. A ce comte, Descartes serait stalinien et Péguy bénirait M. Pinay. Si la vérité me paraissait à droite, j’y serais ». (Cette dernière phrase indigne Sartre).
« Il y a du repentir en effet dans le cas de ces intellectuels bourgeois qui veulent expier leurs origines. »

Camus, une fois encore, se trouve seul à parier pour l’homme véritable, qui n’est pas l’homme des techniques ou des idéologies, mais celui d’un présent toujours menacé, de la chair souffrante, des gestes de tous les jours de la vie.

Extraits de l’article de Pierre de Boisdeffre dans le Monde du 24/9/52

Le sentiment de l’absurde naît , d’après Camus, d’un besoin humain d’ordre et de cohérence dans un monde qui n’a ni sens ni cohérence.

Camus garde pourtant sa foi en l’être humain. Sa pensée est caractérisée par un humanisme enraciné dans la culture classique et par une perception très sensible du monde : le soleil, la mer et les paysages méditerranéens jouent un grand rôle dans ses romans.

 

Citations :

La misère m’empecha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l’histoire; le soleil m’apprit que l’histoire n’est pas tout.
Tout l’art de kafka est d’obliger le lecteur à relire.
Il y a la beauté et il ya les humiliés. Quelles que soient les difficultés de l’entreprise, je voudrais ne jamais être infidèle ni à l’une ni aux autres.
L’élève, comme la rivière,aimerait suivre son cours tout en restant dans son lit …..

La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur.

Comme remède à la vie en société, je suggère les grandes villes : c’est le seul désert à notre portée.

Commencer à penser, c’est commencé d’être miné.

Qu’est-ce que le bonheur sinon l’accord vrai entre un homme et l’existence qu’il mène ?

Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.

C’est cela l’amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour.

Créer, c’est vivre deux fois.

Tout le monde ment. Bien mentir voilà ce qu’il faut.

Tout homme est un criminel qui s’ignore.

N’être plus écouté : c’est cela qui est terrible lorsqu’on est vieux.

Vivre, c’est ne pas se résigner.

Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou.

La tentation la plus dangereuse : ne ressembler à rien.

La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent.

L’espoir, au contraire de ce qu’on croit, équivaut à la résignation. Et vivre, c’est ne pas se résigner.

Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie.
L’oeuvre d’art naît du renoncement de l’intelligence à raisonner le concret.
Combien de crimes ont été commis simplement parce que leur auteur ne pouvait supporter d’avoir tort.
L’absurdité est surtout le divorce de l’homme et du monde.
Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été.
Tout ce que je sais de plus sûr à propos de la moralité et des obligations des hommes, c’est au football que je le dois.
Il est toujours aisé d’être logique. Il est presque impossible d’être logique jusqu’au bout.
Aimer un être, c’est accepter de vieillir avec lui.
Le grand courage, c’est encore de tenir les yeux ouverts sur la lumière comme sur la mort.
Le charme : une manière de s’entendre répondre « oui » sans avoir posé aucune question claire.
Parler de ce qu’on ignore finit par vous l’apprendre.
Tout refus de communiquer est une tentative de communication ;tout geste d’indifférence ou d’hostilité est appel déguisé.
Il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir.
L’absurde, c’est la raison lucide qui constate ses limites.
Il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé ; il y a du malheur à ne point aimer.
L’honneur est la dernière richesse des pauvres.
Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre.
Vivre est une torture puisque vivre sépare.
Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur.
L’homme n’est rien en lui-même. Il n’est qu’une chance infinie. Mais il est le responsable infini de cette chance.
Nos grandes vertus finissent par nous lasser. L’intelligence nous donne honte et nous imaginons parfois quelque heureuse barbarie où la vérité serait sans effort. Lettre à un ami allemand, 1943 – 1944
Ce qui m’intéresse, c’est d’être un homme. La peste
L’absurde naît de la confrontation de l’appel humain avec le silence déraisonnable du monde. le mythe de Sisyphe
La mémoire des pauvres est moins nourrie que celle des riches. Elle a moins de repères dans l’espace puisqu’ils quittent rarement le lieu où ils vivent, moins de repères aussi dans le temps d’une vie uniforme et grise. Le premier homme

« Le sens de la vie supprimé, il reste encore la vie ».

« Rien au monde ne vaut qu’on se détourne de ce qu’on aime. »

Nous animons des Café Philo une fois par mois à Neuilly-Plaisance.

Durée 1h30

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